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mardi 5 janvier 2016

Zidane et l'échec Inzaghi

Zinédine Zidane est enfin entraîneur. Les médias français semblent d'ors et déjà convaincus tant l'enfant de Marseille a fait rêver les foules. De l'autre côté des Pyrénées, et notamment du côté des socios, l'avis est moins unanime. Cette situation est non sans rappeler celle d'un autre joueur phare des années 90/2000 avec qui Zidane a d'ailleurs joué.





Zizou en consultant, c'est bieng ?

L'apprentissage de Zidane s'est pour l'instant effectué loin de nos yeux au sein du Castilla. Même s'il n'a pas obtenu des résultats exceptionnels (il n'a pas décroché la promotion en division supérieure), il est difficile de juger que par les résultats dans ces catégories d'âge. Là, où on a pu entrapercevoir les qualités technico-tactique de Zinédine, c'est derrière notre petit écran. Canal + l'a longtemps grassement payé pour distiller ses commentaires à coup de "c'est bieng", "c'est une bonne équipe" et autres banalités. Autant dire qu'il n'a jamais la profondeur dans ses analyses même d'un Eric Carrière qui s'est formé au management footballistique à la même période. Les interventions de Zizou étaient si peu pertinentes que l'on ne sait pas réellement quels préceptes tactiques et quel style de jeu il veut (va ?) imprimer à la Maison Blanche. De part son passé de joueur fabuleux, on se dit que cela va être offensif et tourner vers la possession de balle mais ceci reste un "on-dit".

L'exemple Guardiola, le contre-exemple Inzaghi

Avoir été un illustre joueur qui plus est ancien de la maison ne garantit en rien le succès. Tous les présidents et supporteurs rêvent du nouveau Guardiola mais ce ne sont tous les entraîneurs qui en ont pas l'étoffe. Et de bonnes idées peuvent se transformer en gros ratés.
En cela, la situation de Zidane ressemble grandement à celle de Filippo Inzaghi.  A l'époque, le Milan sortait d'une mauvaise saison et d'une erreur de casting. Certes, la saison du Real n'est, jusque là, pas catastrophique et Benitez est plus reconnu que Seedorf, mais le plus fameux des renards des surface avait lui aussi été intronisé comme sauveur de la Casa Milan il y a deux étés. Il était auréolé d'une bonne réputation car il avait fait du (très) bon travail avec avec la primavera et les Allievi. Pippo avait même été adoubé par Carlo Ancellotti himself, référence aussi bien à Milan qu'au Real désormais.
Les similitudes vont même plus loin. Inzaghi avait été approché par Sassuolo pour devenir entraîneur principal. Il aurait pu se faire les dents et progresser afin d'atteindre le siège de Mister du Milan qui lui semblait de toute manière promis. Cependant, le club de Berlusconi avait mis son veto préférant se garder le coach sous le coude. Il est en de même dans l'ascension de Zidane au sein du Real et le faux-départ vers Bordeaux. Le passé aussi glorieux soit-il ne garantit en rien le présent. Inzaghi l'appris à ses dépens avec un effectif relativement faible et surtout déséquilibré. De surcroît, il a dû composer avec une direction omnipotente, versatile et sans doute dépassée. L'enfant de la Castellane doit composer avec un effectif de grand talent certes mais déséquilibré et au mental fragilisé. Il va devoir gérer l'égo d'un CR7 plus sur le départ que jamais, un Benzema empêtré dans des affaires, un Bale qui ne s'est jamais vraiment adapté à la Liga, sans compter les lubies de son président en termes de transfert... Tout sauf une sinécure.

Il a bien plus à perdre que ce que l'on croit

Et il n'a pas beaucoup de temps. D'aucuns qualifient le Real d'une des 3 meilleures équipes du moment. Or, les Merengues sont déjà distancés en championnat. Ne pas gagner la Liga ne serait pas en soi un échec cette année (et encore c'est le Real tout de même pas le Rayo), il ne faudrait pas se faire complètement larguer. Reste la compétition de lumière : la ligue des champions. De part, leur histoire, leur statut et l'effectif en place, les Madrilènes se doivent de bien y figurer. Là, encore ne pas arriver au moins en demi serait un camouflet pour le club et une grosse tâche sur le CV de Zidane encore vierge. Ciro Ferrara, Clarence Seedorf, Andrea Stramaccioni peuvent tous en témoigner, il est difficile de se révéler après un échec sous les spotlights. Mais c'est un risque que quelqu'un de la trempe de Zidane se devait de prendre.

Il n’est nullement question de faire le rabat-joie. On est tous content et surtout impatient de voir Zizou en action. Et pour les joueurs, avoir ZZ comme coach cela doit être un panard. Personne ne doute également que le Real va torpiller les Grenade, Eibar autres Deport. On jugera vraiment Zidane dans les gros matchs car c'est là où la science tactique et humaine du coach doit faire la différence. On verra alors si Perez à réellement perdu la main à l'instar du duo Berlusconi-Galiani ou il est visionnaire.

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