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lundi 5 octobre 2015

Premier League : Et si le problème venait des bancs de touche ?

"Quand on réfléchit à la qualité de joueurs qu'on a, est-ce qu'un seul de ces joueurs qui jouent dans nos meilleurs clubs aurait sa place à Barcelone, au Real ou au Bayern ? J'en doute. Sauf peut-être Sergio Aguero, c'est l'exception". Même après sa retraite, Paul Scholes est toujours aussi bon quand il tacle. Si cette phrase est globalement vraie, elle ne dit peut-être pas toute la vérité sur les maux de la Premier League.


La phrase de Paulo la science a fait le chou gras des sites spécialisés car elle met le doigt là où ça fait mal. Rien qu'à voir la tête des joueurs, le fameux Big Four (ou ce qu'il en reste) ne fait peur à personne ou presque. Le rouquin préféré de Sir Alex ne désigne qu'Aguero comme joueur de classe mondiale. Ou du moins capable de se faire une place au soleil, c'est-à-dire au sein de l'effectif du Real, du Barça ou du Bayern. Cette affirmation mérite quand même quelques bémols (quid d'un De Gea, Courtois, Yaya Toure, Hazard...), elle reste cependant agressivement réaliste pour le soi-disant meilleur championnat. Etre en dessous des 3 mastodontes du moment n'est pas infamant en soi mais perdre contre le Dynamo Zagreb, l'Olympiakos, le PSV voire Porto l'est beaucoup plus. Et là, ce n'est pas un problème d'effectif car le talent est globalement supérieur. On en vient alors à se tourner vers les bancs de touche et se demander si les coachs actuels sont à la hauteur.
S'il y en a bien un qui a dû mal à redresser la barre actuellement c'est bien le Mou. Son équipe est engluée dans les méandres de la Premier League et au vu de la prestation de samedi cela n'est pas prêt d'évoluer. Comment le tout dernier champion d'Angleterre a pu se transformer en un anonyme Aston Villa ? Mais surtout comment une équipe avec des joueurs de ballon comme Hazard, Willian, Matic, Fabregas entre autres, peut pratiquer un jeu aussi faible ? Pour y répondre, on se tourne vers l'animation offensive voulue par le portugais soit une sorte de tiki-taka mais version ETG. Le jeu développé par les Blues est d'une telle lenteur que le ballon de Sergio Ramos a le temps de redescendre avant que les hommes de Mourinho ne soit dangereux. Le vrai problème est que cela fait 9 mois le jeu de Chelsea est d'une grande tristesse collective avec en exergue la double confrontation contre le PSG. Ce que l'on a vu lors de la première partie de saison dernière, c'est-à-dire un jeu vif, alerte, orchestré par Cesc et électrisé par Hazard, s'est transformé en redoublement de passes aussi stériles qu'inutiles. Cette volonté de maîtrise semble passéiste car même le Barça de Luis Enrique se tourne vers un jeu plus direct autour de la MSN. 
Il y a en autre qui semble avoir un Thalys de retard et qui semble aussi tendu qu'Aulas privé de Twitter. Cet homme c'est Arsène Wenger. Homme dont la longévité semble n'avoir d'égal que le propension de Koscielny a causé des penaltys. Longtemps, les Gunners pratiquaient le beau jeu d'Albion sans récolter les meilleurs fruits. Désormais, ils ont du mal régaler même contre un Newcastle réduit à 10. Cette équipe semble souffrir des mêmes maux (offensifs) que les Blues: un tiki-taka de vieux pépés. Les mouvements des Gunners sont aussi prévisibles qu'un dérapage de Nadine Morano. Alors ils réussissent à s'en tirer en PL mais en Champion's League, cela devient problématique. Et Wenger ne semble pas vouloir se renouveler aussi bien sur son approche dans le jeu mais également dans ces choix lors des mercatis (hormis le choix d’un vrai bon gardien avec Cech). 
Ce dimanche, on a semble-t-il retrouver un peu de "l'âme" des Gunners dans leur opposition face à MU... Enfin les fantômes de United. Car après un peu plus d'un an de règne, on peine autant à trouver le projet présidentiel de Hollande que le projet de jeu du hollandais. C'est à se demander si, malgré tout son glorieux passé, Van Gaal n'est pas devenu un peu has been. D'aucuns argueront qu'il a atteint la 3e place du mondial 2014 avec l'équipe des Pays-Bas (et la plus sexy). Mais cela ressemble de plus en plus à un baroud d'honneur tant ses choix tactiques et sportifs semblent indéchiffrables à la tête de MU. Bien que les Diables Rouges soient dans le haut du classement, ils n'ont encore convaincu personne. Et le retour sur la scène européenne est aussi très mitigé.
Restons à Manchester pour évoquer le cas le plus emblématique de cette rupture de banc chez les cadors de PL. Malgré des centaines de millions investis dans le marché des transferts, City ne réussit pas encore à briller hors de ses frontières. A peine commencé, la campagne européenne 2015/2016 des Citizen prend déjà une tournure compliquée. Après s'être fait posséder par une Juve pourtant moribonde en Série A, les SkyBlues ont eu toutes les peines du monde à prendre l'avantage sur Mönchengladbach, eux aussi peu à leur avantage en Bundesliga.  Pelligrini cristallise les critiques de nombreux experts continentaux. Après tout, Aguero, seul crack désigné par Scholes, joue bien dans cette équipe. Si on ajoute le meilleur joueur de la saison passée en Allemagne (plus quelques joueurs comme Yaya Touré ou encore David Silva...), on devrait retrouver une équipe conquérante même en Europe. Mais les confrontations récentes contre le FC Barcelone ont montré l'écart conséquent avec le haut du panier. Cette différence était déjà établie sur le plan technique mais on a aussi vu une équipe apeurée opposant un 4-4-2 ou 4-5-1 dépassé pour s'opposer au club catalan. En finale, la Juve, moins bien doté individuellement a proposé un tout autre challenge cérébro-tactique aux ouailles de Luis Enrique. Beaucoup attendent l'arrivée tant annoncé d'un crack comme Guardiola pour déterminer réellement ce que City a dans le ventre.
Enfin, abordons le cas de Liverpool. Les résultats récents ont eu la peau de Brendan Rodgers. Le gallois nous avait pourtant enthousiasmés durant un an et demi en ratant le sacre suprême pour une glissade. Mais le départ de Luis Suarez a agi comme la chute de l'arbre qui masquait la forêt de médiocrité tactique. En constante difficulté défensive, Rodgers n'a cessé d'alterner entre les options tactiques 4-3-3, 4-5-1, 3-5-2... Jusqu’à en perdre son âme. Son fin de règne a vu Liverpool proposer une animation offensive proche du néant. Là aussi, les choix d'achat de joueurs sont à pointer du doigt tant le manque de cohérence est flagrant. S'il n'a peut-être pas eu la liberté nécessaire pour choisir les profils qu'il désire, l'ancien coach de Swansea ne peut être totalement absout de n'offrir qu'un jeu basé sur les exploits de Coutinho. Le Board se dirige d'ailleurs vers des profils reconnus comme Klopp ou encore Ancelotti, preuve qu'ils ont sans doute identifié un des maux (loin d'être le seul) des Reds.

Que n'a-t-on pas entendu à l'annonce de l'accord sur les droits TV de la Premier League. Nombre de consultants prédisaient le Jugement Dernier des compétitions européennes avec des clubs anglais qui cannibaliseraient tout. Même si ce nouvel accord ne rentra envigueur que l'an prochain, les clubs anglais se sont déjà montrés bien gloutons aidés en cela par l'évolution du change de la Livre (Raheem) Sterling. Force est de constater qu'en Europe, on frise le fiasco chaque semaine. Pour réellement mettre l'Europe au pas, il faudrait encore que ces conquérants fassent les bons choix. On parle évidemment du choix des hommes car clairement certains vont au-delà même du doute raisonnable (Jordan Ayew, 17 millions ?! Vraiment ?!?). Il faudrait aussi repenser l'approche tactique des rencontres. L'excellent blog Faute Tactique nous montre ô combien cette Premier League peut-être atactique (voir Le football anglais est-il atactique ?) tandis que les Démanageurs ont flaggé les incongruités dans le match Spurs-Citizens (voir Dans les cartons... du 29 Septembre). Les tacticiens de Premier league semblent driver leur équipe avec un temps de retard sur le continent. Tant que ces deux impairs ne sont pas réglés, le Real, le Barça et le Bayern (Paris ??) ont le temps de s'enfiler quelques coupes aux grandes oreilles.


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