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vendredi 3 février 2012

Lucho : esthète ou escroc ?


Il est loin le temps de l’arrivée en grandes pompes durant l’été 2009. Luis Gonzalez aka Lucho s’en est allé en catimini dans les dernières heures du mercato. Il est retourné chez lui à Porto laissant les supporteurs de l’OM entre regret et déceptions.

Lucho est le principal désir de Deschamps, nouvel homme fort de l’OM après le départ de Gerets et Diouf. Il est aussi en quelque sorte un cadeau d’adieu de RLD avant de s’éteindre suite à sa longue maladie. Le milieu argentin arrive auréolé d’une réputation flatteuse. Capitaine de Porto, international albicéleste (49 capes), il est (avec son compère Lisandro) le principal torpilleur des espoirs olympiens en C1 un an plus tôt.
Pourtant l’argentin n’arrive pas totalement dans des conditions idoines du fait d’une blessure au genou qu’il l’a éloignée des terrains pendant plusieurs mois. Et surtout, lors d’un amical, il se fracasse l’épaule suite à un contact avec Kevin Mirallas. Ce premier écueil en dit déjà beaucoup. Non, Lucho n’est pas un monstre physique, c’est un esthète. On en vient alors à se demander pourquoi Deschamps le voulait à ce point. Le coach basque ayant démontré à plusieurs reprises son penchant pour les athlètes (Diarra, Diawara, M’Bia, Gignac…). Mais contre vents et marées, DD maintient sa confiance envers El Commandante essayant même plusieurs systèmes pour le satisfaire avant de se fixer définitivement sur un 4-3-3. Il faut bien l’avouer malgré quelques éclairs, Lucho met véritablement 6 mois avant de s’imposer à l’OM. Durant la 2e partie de saison, il s’impose comme le patron de l’entrejeu et pourvoyeur de passes décisives. Si l’on regarde bien ses passes dec ont principalement pour cible Niang et ses jambes de feu et les coups de boules de Diawara ou M’Bia.
Lors de la saison du titre, Lucho est le cerveau et Niang les jambes. Pourtant, le cerveau va être amputé de ses jambes. A tort ou à raison, Niang est transféré. Lucho ne comprend pas. On lui adjoint Remy et surtout Gignac. Lucho comprend encore moins. D’ailleurs, il fera une sortie maladroite mais aussi très vraie sur le fait que les attaquants ne comprennent pas son jeu. Il aurait pu dire tout simplement le jeu. Car on ne peut que rejoindre Lucho quand on voit les appels de Dédé Gignac. Même Loic Remy, aujourd’hui valeur sûre de l’OM, a avoué qu’il a eu du mal à prendre une nouvelle dimension lors de ses premiers mois en olympiens. Les prestations du milieu 8 sont en net retrait et le jeu de l’OM est assez médiocre voire consternant à certains moments. Lucho n’est pas un athlète ni un rapide. Sa lenteur gestuelle combinée à l’apathie de ces partenaires qui préfèrent généralement recevoir le ballon dans les pieds que dans la course concurrent à sa forme moyenne. Mais Lucho a sa part de responsabilité aussi notamment en loupant des occases dites immanquables (face au Spartak notamment).
Et puis vient cette nuit de mars 2011, où il subit un home-jacking. Le début de la fin somme toute. On ne doute pas qu’un tel épisode puisse fortement perturber n’importe lequel d’entre nous, Lucho n’est pas une exception. Dès lors, on le sent absent, ailleurs, moins impliqué. Et malgré quelques ajustements tactiques, le jeu de l’OM n’a que très peu changé. Alors comment espérer mieux du n°8 qui n’aura cessé de clamer son envie de quitter Marseille, où il ne sait finalement jamais vraiment adapté.
Au final, il reste de Lucho : les titres (5 tout de même), quelques gestes de grande classe (il a réussi à faire marquer Doudou Cissé quand même), son intelligence tactique très rare en France (combien de milieux relayeurs se trouvent aussi bien placer dans la surface adverse ?), son abattage trop sous-estimé, ses passes mais surtout son prix 18 M€ soit le plus cher investissement de l’OM. On peut se demander lors pourquoi investir autant sur un seul homme tant dépendant du collectif et le mettre finalement dans une équipe qui ne lui ressemble aucunement. Alors, on ne peut le nier, Lucho n’a pas vraiment été à la hauteur de son investissement ; Mais un club comme l’OM ne peut penser joueur par joueur mais comme un projet global, au cœur duquel Lucho aurait pu être le cerveau. Au final, ce passage apparait plus comme un rendez-vous manqué

2 commentaires:

Garego a dit…

Son abattage trop sous-estimé, je suis absolument d'accord. Je rajouterai qu'en plus de faire du bon boulot défensivement, c'est un joueur qui est constamment démarqué au milieu, et qui apporte tjs une solution. Il va manquer dans l'entre jeu Olympien. Encore une fois Porto à eu le nez fin...

banlieusarddu99 a dit…

C'est clair que sa disponibilité au milieu est remarquable.... Espérons que ce sacrifice pour des besoins financiers ne nous soit pas trop préjudiciable