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lundi 14 mai 2012

2012 : Clap de fin

Les mayas avaient raison : c’est bien la fin du monde. En tout cas, en ce beau WE de mai, la fin du foot ou du moins une certaine idée du football. En quelques jours, nous venons d’apprendre les retraites (ou tout comme) de Nesta, Gattuso, Inzaghi, Seedorf, Del Piero, Van Nilsterooy et un peu plus tôt Raul… Ah ça en ai trop…



Au Milan, on les appelait les sénateurs. Le nom est idoine pour de tels joueurs. Alors certes, ces dernières années ils avaient un peu plus de mal sur le terrain, encore que cette affirmation n’est pas tout à fait vraie. Revoyons la double confrontation Milan-Barcelone et admirons à nouveau Nesta. La classe. Ce mot résume le mieux Sandro Nesta. Jamais un défenseur n’a allié aussi bien l’élégance, la sobriété et l’efficacité. Même à 35 balais, le « meilleur joueur de tous les temps » en a chié pour se défaire du numéro 13. Classe, Alessandro l’était aussi en dehors du terrain. Poissard, il l’était également ; il fut champion du monde blessé. Mais personne ne peut lui retirer sa place au panthéon aux côtés de Maldini ou Beckenbaeur.
Alors que tout le monde se paluche (à juste titre) sur le jeu du Barça, il convient toutefois de rappeler que ce que Messi et ses camarades font, les Sénateurs l’ont fait dans les années 2000.  Et s’il n’y avait pas eu des arbitres facétieux (vs Barcelone) ou un polonais en transe (vs L’Pool), le club de Berlusconi aurait sûrement rejoint le Real Madrid au palmarès de la C1. Quoiqu’il en soit, les merveilleux d’Ancelotti ont écrasé la concurrence et cela en jouant. C’est pour cela qu’il nous faut ici réhabiliter Gattuso. Rino  est surtout connu pour sa hargne ou ses tacles mais c’est aussi un bon joueur de foot. Pas le plus technique, mais suffisamment pour avoir permis au Milan d’assoir sa domination dans le jeu.
Par contre, Seedorf (et ses grosses fesses), sublimait ce jeu. Malgré sa relation quelque fois difficile avec les supporters ou même sa sélection, d’aucun ne peut nier que c’est un Monsieur qui tire sa révérence. A lui tout seul, il a autant de Ligue des Champions que le Bayern. D’ailleurs, aucun scientifique n’a réussi à expliquer comment la musique de la C1 réussissait à le transformer en Super Saïen. Les Marseillais peuvent en témoigner.
Ils peuvent aussi attester qu’Inzaghi est éternel. Là encore, le joueur est souvent qualifié de sal*** ou autres noms peu flatteur. Mais, on oublie vite que c’est un travailleur hors-norme qui a su surmonter 3 graves blessures, un certain manque de technique et toute  concurrence (même de son frère) pour planter plus de 300 pions en professionnel dont une bonne cinquantaine en Coupe d’Europe. Un dernier but (10 minutes après son entrée) dans son style le plus pur, une ovation de la Curva, une émotion non feinte et cela en est fini du plus grand renard de surfaces de ses 20 dernières années.
Revenons en arrière. Le 8 novembre 1998. Cette date reste une des pires dates pour tout véritable amoureux du football. Quelque chose s’est cassée chez Alessandro Del Piero. Son genou d’abord mais surtout le joueur ne sera plus jamais vraiment le même. Avant, c’était le nouveau Roberto Baggio. Avant, c’était le gars au « crochet exter et frappe enroulée dans la lulu ». Au final, Il Pinturicchio restera quand même l’un des joueurs les plus beaux à voir jouer dans les 90’s et les 2000’s. Il aura marqué des buts, pleins de buts et aura, lui aussi, tout gagné.

Pour certains, les fins de carrière d’Inzaghi, Del Piero et autre Nesta sonnent un peu comme la fin de l’âge d’or du football transalpin. Celui des années 90 et 2000, celui qui avait mis l’Europe sous sa botte. Si on élargit ce spectre à RVN, Seedorf ou encore Raul, on les peut appréhender comme la fin d’ère. Celle où les joueurs étaient liés viscéralement à leur club. Celle où les joueurs faisaient l’unanimité (hormis pour quelques hérétiques). Celle où les joueurs avaient de la classe et du charisme. Celle qui nous a fait aimer le foot…

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