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jeudi 23 août 2012

Du supportérisme au consumérisme ?

L'ère du supporteur bouillant et incontrôlable semble quelque peu révolue.
Désormais, la racaillerie semble se déplacer des tribunes vers le terrain si l'on en croit les réactions en France après l'Euro 2012.
Aux enflammades passées, place désormais à l'accalmie voire la passivité..

Prenons le cas du club le plus aimé/haï de France. A l’heure où ces lignes sont couchées, le club phocéen peine à vendre tous ces abonnements. Preuve que l'engouement populaire derrière l'emblème de la ville n'est plus vraiment là. Alors certes, il y a bien des raisons objectives : entre le Vélodrome en travaux, l'absence de mercato conjuguée à la piètre saison dernière, il parait même normal que les virages tirent la gueule. Le problème est que ceci n'est pas nouveau. Le plus frappant était sans doute au cours de la saison passée, alors que le club enchaine une incroyable série de 13 défaites de rang, peu de fans ont véritablement exprimé leur mécontentement. Il y eu certes des grèves d'encouragements mais les supporteurs olympiens nous avaient habitués à mieux, ou plus exactement à pire.
Le début satisfaisant de l'équipe cette saison semble masquer un mal plus profond : et si les marseillais commencent à s’en cager de leur équipe ?

Autre phénomène notable au Milan AC. Le club rossonero a vécu un été traumatisant. Au début de ce dernier, le Diavolo perd ses sénateurs. Des joueurs historiques tels que Nesta, Seedorf, Gattuso ou encore Inzaghi quittent le club et laissent bon nombre de tifosi en émoi. Ce n’est pas tout. Après quelques péripéties, Silvio Berlusconi décide de vendre ses 2 plus beaux joyaux : Thiago Silva et Ibrahimovic. En retour, les dirigeants ont comme écho quelques protestations. Celles-ci ont eu pour effet de différer le départ de TS33 mais en aucun cas l'en empêcher. Bref, les fans du club passent un peu pour les couillons de l'histoire. Les dirigeants ne les ont écoutés que d'une oreille ; l'autre se complaisant aux doux susurres des gazodollars du PSG. Pis, quand l'état-major, sûrement conscient de ce mercato désastreux, propose de rembourser les abonnées déçus, ils ne sont que 72 à rendre leur précieux sésame pour San Siro. On les a connu plus revêches. Comme si au final, ils n'attendent plus grand chose de leur équipe subissant en silence la politique de rigueur prônée par le haut.

Bien sur, les cas de ces 2 clubs historiques sont particuliers. Certains pourront s'enthousiasmer sur les affluences de la Bundesliga ou encore les fréquentations de Bernabeu ou du Nou Camp toujours au Zenith. Mais on aurait tort de considérer ces cas comme isolés lorsqu'on met en parallèle la "pacification" des tribunes du Parc des Princes ou encore la ferveur de moins en moins visibles dans les enceintes comme Old Trafford ou Anfield... Nous entrons peut-être dans une nouvelle ère où l'on consomme Football plus que l'on ne le vit.

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